Belfius s'intéresse à Immoweb
Belfius s'intéresse à Immoweb
La banque publique Belfius s'associe aux groupes de médias Rossel et Roularta pour stimuler le site de petites annonces Immovlan, dans le but d'exercer une forte pression sur son concurrent Immoweb. Cette opération illustre la manière dont les banques diversifient de plus en plus leurs services afin d'exploiter de nouvelles sources de revenus.
Avec une moyenne de 4,5 millions de visiteurs par mois et 140 000 biens à vendre ou à louer, Immovlan est le deuxième site web immobilier de Belgique. Cependant, la plateforme, lancée il y a une dizaine d'années en tant qu'entreprise commune entre Roularta et Rossel, reste à la traîne d'Immoweb. Avec une part de marché de plus de 50 %, Immoweb a longtemps été l'acteur dominant du marché immobilier belge.
Pour rétablir l'équilibre, Rossel et Roularta ont invité Belfius à devenir un nouvel actionnaire d'Immovlan. La banque publique acquiert une participation de 30 % dans la plate-forme, ce qui ramène les parts détenues par les deux sociétés de médias de 50 % à 35 % chacune. Les conditions financières de l'investissement de Belfius n'ont pas été divulguées.

Au-delà de la banque
Belfius prévoit d'intégrer la plateforme Immovlan dans son application bancaire mobile, qui est utilisée quotidiennement par 1,5 million de clients. À l'avenir, les utilisateurs qui trouvent la maison de leurs rêves sur Immovlan pourront demander numériquement un crédit hypothécaire via Belfius, directement sur le site.
"Je ne fais pas cela pour faire plaisir à Xavier Bouckaert et Bernard Marchand, les CEO de Roularta et Rossel", déclare Marc Raisière, CEO de Belfius. "Ce n'est pas de la philanthropie. Nous créons aussi de la valeur pour nous-mêmes."
Le concept n'est pas entièrement nouveau. En fait, Immoweb a annoncé un partenariat similaire fin février, permettant aux chasseurs de maisons de demander un prêt hypothécaire entièrement en ligne via Keytrade Bank.
"C'est vrai, mais nous étions déjà en négociation avec Immovlan depuis près d'un an", répond Raisière. "Cette opération s'inscrit parfaitement dans la stratégie que nous avons définie pour les années à venir. D'ici à 2025, nous voulons être un acteur beaucoup plus puissant dans le secteur bancaire et dans celui des assurances. Nous y parviendrons non seulement par nos propres moyens, mais aussi par le biais de l'"au-delà de la banque" - en offrant aux clients des services qui vont bien au-delà des produits financiers traditionnels."
"Dans le domaine de l'immobilier, nous avons déjà construit un écosystème autour de nous", déclare M. Raisière. "Nous avons 1,5 million d'utilisateurs d'applications à qui nous pouvons proposer des prêts hypothécaires. Il y a deux ans, nous avons également lancé Jaimy, une plateforme qui aide les gens à trouver rapidement un peintre ou un plombier. Avec l'ajout d'Immovlan, nous pouvons offrir une expérience complète dans ce créneau."
D'autres partenariats dans d'autres créneaux sont susceptibles d'être annoncés au cours des prochains mois, laisse entendre M. Raisière. "Si tout va bien, nous annoncerons un autre partenariat stratégique avant la fin du mois de septembre."
Est-ce qu'un investissement dans Gocar.be, une plateforme de voitures d'occasion également détenue par Rossel et Roularta, serait dans les cartons ? "Je ne dis jamais jamais", répond Raisière.
Couteau suisse
Le nouvel investissement de Belfius souligne la façon dont les banques misent de plus en plus sur les services non financiers et les collaborations pour renforcer l'engagement des clients et rivaliser avec les nouveaux venus à croissance rapide tels que N26 et Revolut. Dans le même temps, elles recherchent d'autres sources de revenus, car les taux d'intérêt toujours bas continuent d'éroder les profits des banques traditionnelles.
Les clients - surtout depuis la pandémie - comptant plus que jamais sur les services bancaires numériques, l'application mobile est en train de devenir la plateforme ultime pour lancer ces nouveaux services. C'est pourquoi presque toutes les institutions financières transforment leur application en une sorte de couteau suisse numérique offrant une large gamme d'outils.
Par exemple, les clients de KBC peuvent utiliser leur application pour payer leur parking ou des chèques-repas, tandis que BNP Paribas Fortis et l'assureur AG Insurance ont conclu l'année dernière un partenariat stratégique avec le fournisseur d'assistance routière Touring pour co-développer des solutions de mobilité.
Et il n'y a pas que les grands acteurs qui s'aventurent dans cet espace. L'année dernière, la petite banque Beobank a lancé un modèle de crédit-bail pour les systèmes de sécurité à domicile.
Il reste encore beaucoup de travail à faire. Une étude récente du cabinet de conseil Capgemini révèle que de nombreuses banques ne parviennent pas à répondre aux attentes numériques de leurs clients en raison de systèmes informatiques dorsaux obsolètes. Une collaboration plus étroite avec des fintechs plus spécialisées pourrait aider à combler ce fossé, note le rapport.
"Corona nous coûtera des centaines de millions"
En raison de la crise COVID-19, Belfius devra également mettre de côté beaucoup plus de capital pour couvrir les pertes de crédit potentielles, déclare l'administrateur délégué Marc Raisière. "Cela pourrait représenter plusieurs centaines de millions d'euros Le mois dernier, KBC a estimé que la pandémie pourrait se traduire par 1,1 milliard d'euros de créances douteuses cette année.
Raisière ne peut pas encore dire à combien s'élèvera la facture pour Belfius. "Il est encore trop tôt. Pour évaluer précisément l'impact de la crise, nous sommes en train d'analyser notre portefeuille de clients dossier par dossier. C'est une tâche colossale, mais c'est la seule façon de procéder à une évaluation financière correcte. Belfius communiquera davantage à ce sujet en août, lors de l'annonce des résultats semestriels."
Source : De Tijd, Pieter Suy, 2/06/2020, Ceci est une traduction automatique de l'article original, Lien vers article original.